Ploum.net le blog de Lionel Dricot 2024-12-02T08:23:42.643584Z https://ploum.net/ Ploumhttps://ploum.net La conjuration de la fierté ignorante https://ploum.net/2024-12-02-conjuration-fierte-ignorante.html 2024-12-02T00:00:00Z 2024-12-02T00:00:00Z <h1>La conjuration de la fierté ignorante</h1> <p>Les scientifiques, les vulgarisateurs, les professeurs consacrent leur vie à lutter contre l’ignorance. Mais l’ignorance n’est pas vraiment le problème. Ce qui est dangereux c’est lorsqu’elle se camoufle. Lorsqu’elle se transforme en confiance. </p> <p>Pour un parfait ignorant, l’ignorance camouflée est indistinguable de la connaissance voire de l’expertise. D’ailleurs, l’expert dira toujours : « C’est compliqué, je n’ai pas de réponse toute faite ! » là où l’ignorant camouflé répondra : « C’est très simple ! J’ai la vérité, je vais te l’expliquer ! »</p> <p>De par leur conception, les outils comme ChatGPT sont des ignorants camouflés. Ils ont été littéralement conçus pour faire croire qu’ils savent alors que ce n’est pas le cas. Pour camoufler leur ignorance sous un excès de confiance, ce qui fonctionne très bien depuis des siècles, les politiciens et autres CEOs de multinationales en sont la preuve.</p> <p>C’est d’ailleurs la raison pour laquelle ces gens-là sont persuadés que l’intelligence artificielle peut remplacer les travailleurs. Parce que leur propre métier consiste à faire semblant de comprendre les choses et qu’ils ont fait tellement semblant qu’ils ont oublié que certains postes, subalternes certes, nécessitent de réellement comprendre.</p> <h2 id="soustitre-1">La peur comme outil marketing</h2> <p>Une excellente analogie de Marcello Vitali-Rosati. ChatGPT utilise la technique des LLMs pour produire un automate conversationnel. L’utiliser pour n’importe quoi d’autre (par exemple pour faire des recherches, des résumés, des traductions, des analyses …) revient à tenter de conduire une tronçonneuse sur l’autoroute sous prétexte qu’elle possède un moteur à explosion.</p> <ul> <li><a href="https://blog.sens-public.org/marcellovitalirosati/chatgpttronconneuse.html">ChatGPT et la tronçonneuse (blog.sens-public.org)</a></li> </ul> <p>D’une manière générale, c’est effrayant comme les gens qui ne comprennent rien sont tellement effrayés à l’idée d’accepter qu’ils ne comprennent rien qu’ils s’engouffrent dans toutes les conneries du marketing. Ce sont par exemple les politiciens tout fiers d’encourager de former les jeunes « à l’IA » (c’est quoi bon sang « se former à l’IA » ?) ou certains professeurs dans les domaines des sciences sociales, tous fiers de montrer une fenêtre ChatGPT à leurs étudiants pour analyser un texte ou préparer les sujets à aborder lors d’un cours.</p> <p>Lorsque j’interroge des gens sur les raisons qui les poussent à utiliser l’IA, la réponse la plus fréquente est : « Pour ne pas être à la traîne ». La peur.</p> <p>Ce qui me frappe certainement le plus c’est que toutes les personnes que j’ai rencontrées qui sont à fond dans « l’IA » sont complètement abasourdies que je soi moi-même critique. Elles n’ont jamais entendu la moindre critique. Elles n’ont jamais imaginé que l’on puisse être critique. On parle de médecins, d’avocats, de banquiers, de chefs d’entreprises : l’IA est pour ces personnes une évidence inquestionnable.</p> <p>Le fait que je puisse être critique les surprend. Elles sont déstabilisées. Elles ne pensaient pas que ce soit possible. Mais peut-être que c’est parce que je ne comprends pas bien.</p> <p>Alors j’assène un coup fatal : je dis que j’ai fait ma thèse de master dans ce domaine et que j’enseigne au département d’informatique de la faculté polytechnique. Je sais, c’est un argument d’autorité moyennement pertinent. Mais ça me permet de raccourcir la conversation sans faire à chaque fois une conférence « Pouet Pouet Coin Coin ». </p> <ul> <li><a href="https://indymotion.fr/w/1FBN53pHuK3QBzFUL4sL6n">Comprendre les bulles - Pouet Pouet Coin Coin (Rennes BreizhCamp 2024)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-2">Du danger de l’ignorance camouflée</h2> <p>La pire catégorie de personnes est celle des ignares technologiques qui ont la prétention de ne pas en être. Ceux qui ont élevé au rang de compétence principale le camouflage de leur ignorance. Cette prétention à la connaissance leur permet de ne pas écouter ceux qui ont des connaissances réelles voire même de les regarder de haut en les traitant de « geeks ». Il y a un truc pour les reconnaître : ils parlent de « nouvelles technologies », lapsus qui révèle à quel point ces technologies qu’ils font semblant de comprendre à coup de partages sur LinkedIn sont encore nouvelles et inexplorées dans leurs esprits.</p> <p>ChatGPT est l’aboutissement ultime de l’abrutissement par l’outil. Il ne nécessite aucune interface, aucun apprentissage. N’importe qui arrivant à taper sur les touches d’un clavier peut l’utiliser.</p> <p>Lorsqu’un outil est utile, mais complexe à utiliser, la croyance est qu’il faut le rendre plus simple, plus accessible. C’est en partie vrai, mais jusqu’à un certain point.</p> <p>Tout outil requiert un apprentissage pour comprendre dans quoi il s’insère. Pour obtenir un permis de conduire, la première chose qu’on vérifie est votre connaissance du code de la route, connaissance complètement indépendante et orthogonale à votre capacité d’appréhender la mécanique d’une voiture.</p> <p>En supprimant totalement la barrière de l’apprentissage, votre outil devient du grand n’importe quoi. Les gens l’utilisent sans réfléchir. On ne peut pas apprendre à utiliser ChatGPT : il est de toute façon par nature aléatoire, il subit des mises à jour. Vous pouvez l’utiliser pendant 10 ans tous les jours sans jamais devenir « meilleur ». Comme on n’apprend pas à regarder la télévision. Le principe même est stupide.</p> <h2 id="soustitre-3">L’ignorance crée l’abstraction qui crée la complexité qui nourrit l’ignorance</h2> <p>En informatique, les couches d’abstraction créées pour simplifier l’interface ajoutent, au niveau technique, de la complexité, de l’opacité. Empêche l’apprentissage. Ceux qui s’insurgent contre une mauvaise utilisation de leur travail sont traités comme des réactionnaires, sont moqués et exclus de leur propre système.</p> <p>Lorsque, cas réel vécu il y a 25 ans, une personne envoie un email contenant un document au format .doc contenant lui-même une macro lançant un fichier en .exe qui se révèle une animation au format Flash avec le lecteur Flash intégré et que cette animation est en tout et pour tout une image fixe au format .jpg, cette personne est considérée comme normale. </p> <p>Je n’invente rien, ça m’est réellement arrivé.</p> <p>Cette personne, qui n’avait aucune connaissance informatique, m’a ensuite prétendu que j’étais le seul à avoir eu des problèmes pour ouvrir sa photo.</p> <p>Toute personne ne sachant pas voir l’image devrait donc considérer que c’est de sa faute. Qu’il était normal, à l’époque, d’avoir la version de Microsoft Outlook qui ouvre automatiquement la version de Word qui lance automatiquement les macros. Que le geek (moi) qui, devant le risque de sécurité béant, avait configuré l’ordinateur familial pour ne pas permettre cette hérésie était un « alternatif avec des trucs qui ne marchent jamais ».</p> <p>Pour être normal, il faut donc être stupide. Il faut se plier au niveau du plus stupide. C’est une course effrénée vers le bas pour se fondre dans le troupeau du plus crétin tout en prétendant le contraire.</p> <p>Les entreprises comptent là-dessus. Sans cet instinct d’idiotie grégaire, il n’y aurait pas de monopole de Microsoft Windows depuis des décennies (Microsoft Windows étant l’archétype du « C’est nul, ça ne marche pas, mais tout le monde fait comme ça »). </p> <p>Les apparences sont tellement trompeuses que pour tenter d’apparaître le plus malin, il faut être le plus stupide de la bande. Pour tenter d’apparaître le plus riche, il faut s’appauvrir en se payant des trucs inutiles incroyablement chers.</p> <h2 id="soustitre-4">Suivre aveuglément de peur de paraitre ignorant</h2> <p>En 2006, jeune ingénieur cherchant du travail dans une foire d’emploi, je m’installe à la table d’un recruteur et lui tends mon CV.</p> <p>— Aha, Linux. C’est bien pour les étudiants. Mais bon, pour travailler, il faut être sérieux, il faut utiliser Microsoft.<br> — Je pense que Linux est très sérieux et je compte bien travailler dans ce domaine où j’ai une expertise reconnue.<br> — Non, il faut être sérieux. Bill Gates est l’homme le plus riche du monde. Si vous voulez devenir riche, il faut le suivre, pas lutter contre lui !</p> <p>J’ai eu un blanc. À l’époque, je ne pensais pas encore que les gens plus âgés, plus expérimentés et mieux payés que moi pouvaient être à ce point stupides. J’ai d’abord tenté de comprendre :</p> <p>— Mais en le suivant, vous lui donnez de l’argent pour le rendre riche justement. Mieux vaut entrer en compétition.<br> — Aha, vous êtes jeune, vous ne connaissez pas encore la réalité du business.</p> <p>Je me suis levé, j’ai pris le CV des mains du recruteur en disant :</p> <p>— Je reprends mon CV, je ne pense pas qu’il puisse vous être utile. Au revoir.</p> <p>Cette anecdote m’est restée longtemps en tête, me faisant douter de ma propre compréhension. Mais aujourd’hui j’ai l’expérience pour reconnaître que, oui, ce mec était complètement crétin. Donner des sous à un milliardaire en espérant que ça t’enrichisse, c’est complètement con.</p> <p>Et pourtant, c’est incroyablement courant parce que personne n’ose dire : « Je ne comprends pas comment je peux devenir riche » et tout le monde se dit « Je vais obéir aveuglément à quelqu’un de riche parce que je veux lui ressembler » (ce qui est stupide, on est d’accord).</p> <h2 id="soustitre-5">L’écologie de la stupidité</h2> <p>Un autre truc qui est complètement crétin dès qu’on se pose la question de comment ça fonctionne : les mécanismes de compensation carbone.</p> <ul> <li><a href="/2024-06-17-compensation-carbone.html">Les mécanismes de compensation carbone expliqués à mon hamster (ploum.net)</a></li> </ul> <p>Ça parait évident que ces mécanismes nous prennent pour des crétins. Heureusement, certains commencent à s’en rendre compte. L’université d’Exeter a investigué les crédits carbone et conclut, sans surprise, que leur impact est soit nul, soit négatif. En gros, dans le meilleur des cas, ça ne sert à rien, mais, le plus souvent, ça pollue encore plus que ne rien faire du tout.</p> <ul> <li><a href="https://theconversation.com/we-have-officially-advised-our-university-to-ditch-carbon-offsets-and-focus-on-cutting-emissions-243727">We have officially advised our university to ditch carbon offsets - and focus on cutting emissions (theconversation.com)</a></li> </ul> <p>Mais bon, ce ne sont qu’une minorité d’intellectuels qui rationalisent. Certes, ils ont raison. Mais avoir raison n’est pas une bonne chose pour le succès individuel.</p> <p>L’objectif n’est pas d’être intelligent, mais de convaincre des millions de gens qu’on l’est.</p> <p>L’objectif d’un CEO n’est pas de prendre une bonne décision, mais de convaincre son auditoire qu’il l’a prise. </p> <p>L’objectif d’un politicien n’est pas d’avoir une opinion sur un sujet, mais de faire croire aux électeurs qu’il a la même qu’eux.</p> <p>La particularité des gens intelligents, c’est qu’ils doutent. Ils ne sont donc pas très convaincants… </p> <p>L’intelligence condamne à faire partie des perdants.</p> <ul> <li><a href="/2024-10-01-ode-aux-perdants.html">Ode aux perdants (ploum.net)</a></li> </ul> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Offrez des évasions livresques ! https://ploum.net/2024-11-27-offrez-des-livres.html 2024-11-27T00:00:00Z 2024-11-27T00:00:00Z <h1>Offrez des évasions livresques !</h1> <p>La fin de l’année approche à grands pas et, avec elle, l’obligation d’offrir des cadeaux à la famille, la belle-famille, les amis. Difficile d’échapper à cette pression consumériste sans passer pour un rustre. Tenter le cadeau réutilisable ?</p> <ul> <li><a href="/le-cadeau-reutilisable/index.html">Le Cadeau réutilisable (ploum.net)</a></li> </ul> <p>Mais le meilleur cadeau réutilisable n’est-il pas un livre qui peut se partager, se prêter, se perdre, se retrouver ? Alors voici quelques idées de livres pour vous inspirer et prendre un peu d’avance avant que les centres commerciaux ne soient bondés !</p> <p>Sauf mention contraire, les romans recommandés sont sous licence libre ! La plupart des auteur·e·s mentionné·e·s sont sur Mastodon et tou·te·s sont des gens très biens que j’ai beaucoup de plaisir à fréquenter dans la vraie vie !</p> <h2 id="soustitre-1">Le pack « Cyclisteurs »</h2> <p>Pour offrir emballé dans un gilet jaune fluo avec une paire de gants de vélo :</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/bikepunk">Bikepunk de Ploum</a></li> <li><a href="https://tcrouzet.com/books/cyclotrope/">Cyclotrope de Thierry Crouzet (livre qui apparait dans le roman précité, ce qui est un bon gag) (non-libre)</a></li> <li><a href="https://weelz.ouest-france.fr/lecture-une-selection-de-5-livres-velo-pour-passer-lautomne-en-douceur/">5 livres vélo sélectionnés par Weelz!</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-2">Le pack « Écologie, protection des communs et des écureuils qui gambadent »</h2> <p>Pour chambrer gentiment, mais sans en avoir l’air le tonton qui roule en SUV et soutien la construction de la nouvelle bretelle d’autoroute :</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/bikepunk">Bikepunk de Ploum</a></li> <li><a href="https://www.xoeditions.com/livres/pour-ne-rien-regretter/">Pour ne rien regretter d’Henri Lœvenbruck (non-libre)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/place-d-ames-papier">Place d’âmes de Sara Schneider</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-3">Le pack « Adblock, anticapitalisme et résistance » </h2> <p>Chère Tata syndicaliste, voici de la lecture pour les piquets de grève de 2025, car on va avoir besoin de toi, je le sens :</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/printeurs-papier">Printeurs de Ploum</a></li> <li><a href="https://www.xoeditions.com/livres/pour-ne-rien-regretter/">Pour ne rien regretter d’Henri Lœvenbruck (non-libre)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/sortileges-and-syndicats-une-fantastique-lutte-des-classes-papier">Sortilèges &amp; Syndicats de Gee</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-4">Le pack anti-GAFAM</h2> <p>Cher cousin René, en plus d’un don en ton nom à Framasoft et d’une migration de ton compte mail vers un fournisseur éthique, je t’offre ces belles lectures.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/stagiaire-au-spatioport-omega-3000-papier">Stagiaire au spatioport Omega 3000 de Ploum</a></li> <li><a href="https://www.xoeditions.com/livres/pour-ne-rien-regretter/">Pour ne rien regretter d’Henri Lœvenbruck (non-libre)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/printeurs-papier">Printeurs de Ploum</a></li> <li><a href="https://framasoft.org/fr/#support">Faire un don à Framasoft</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-5">Le pack « LOL, mais un peu jaune »</h2> <p>Je te sens crispée, voici de quoi détendre l’atmosphère en ces temps troublés…</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/stagiaire-au-spatioport-omega-3000-papier">Stagiaire au spatioport Omega 3000 de Ploum</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/sortileges-and-syndicats-une-fantastique-lutte-des-classes-papier">Sortilèges &amp; Syndicats de Gee</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/la-grande-sieste-papier">La grande sieste de Natalia Lecœur</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-6">Le pack « Histoire, avec un grand F, comme dans Fantastique »</h2> <p>Toi qui aimes particulièrement l’histoire, la grande, la voici, mais avec, à chaque fois, une légère pointe de fantastique surprenant.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/hoc-est-corpus-papier">Hoc Est Corpus de Stéphane Paccaud</a></li> <li><a href="https://loevenbruck.org/lapothicaire/">L’apothicaire d’Henri Lœvenbruck (non-libre)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/place-d-ames-papier">Place d’âmes de Sara Schneider</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-7">Le pack « âmes sensibles s’abstenir »</h2> <p>Ne venez pas dire que vous n’étiez pas prévenus !</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/carcinopolis-papier">Carcinopolis de Julien Hirt</a></li> <li><a href="https://www.livrs-editions.com/boutique/discordes/si-cetait-un-homme-jack-machillot/">Si c’était un homme de Jack Machillot (non-libre)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-8">Les coffrets</h2> <p>Pour découvrir la science-fiction vue par un auteur suisse, un auteur français et un auteur belge, le tout dans un magnifique coffret collector tout argenté. Parfait pour actualiser la culture SF.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/sf-en-vf-selection-ludomire-papier">Coffret SF en VF, de Pascal Lovis, Thierry Crouzet et Ploum</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/a-l-oree-de-la-ville-papier">BONUS: À l’orée de la ville, d’Allius, qui se marie très bien avec les trois précédents</a></li> </ul> <p>Pour découvrir trois univers de Fantasy très différents et très complémentaires dans un magnifique coffret rouge. Parfait pour ceux cherchent de nouveaux horizons.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/fantasy-suisse">Coffret Fantasy Suisse, de Pascal Lovis, Aquilegia Nox et Stéphane Paccaud</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-9">Commandez-vite !</h2> <p>Il est possible que votre libraire n’ait pas certains de ces livres.</p> <p>Si vous passez commande avant le 2 décembre sur le site PVH, vous êtes non seulement certains de recevoir vos colis avant Noël, mais, de plus, 20% de la somme récoltée sera allouée à une toute nouvelle bourse pour soutenir les artistes créant sous licence libre. Une raison de plus de commander rapidement !</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/Crowdfunding%20-%20les%2010%20ans">Les 10 ans de PVH Editions (pvh-editions.com)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-10">Retrouvez les auteurs sur Mastodon…</h2> <p>Pour ajouter une touche de personnalisation, offrez à votre heureux bénéficiaire de créer avec lui un compte Mastodon et d’entrer directement en contact avec les auteurs !</p> <ul> <li><a href="https://mamot.fr/@ploum">Ploum</a></li> <li><a href="https://toot.portes-imaginaire.org/@loevenbruck">Henri Lœvenbruck</a></li> <li><a href="https://framapiaf.org/@gee">Gee</a></li> <li><a href="https://mamot.fr/@tcrouzet">Thierry Crouzet</a></li> <li><a href="https://tooting.ch/@saraschneider">Sara Schneider</a></li> <li><a href="https://mastodon.social/@stephanepaccaud">Stéphane Paccaud</a></li> <li><a href="https://mamot.fr/@Allius">Allius</a></li> <li><a href="https://mastodon.social/@therealjulienhirt">Julien Hirt</a></li> </ul> <p>Bonnes lectures et bonne fête de solstice d’hiver !</p> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Hyperconnexion, addiction et obéissance https://ploum.net/2024-11-13-addiction-hyperconnexion-obeissance.html 2024-11-13T00:00:00Z 2024-11-13T00:00:00Z <h1>Hyperconnexion, addiction et obéissance</h1> <h2 id="soustitre-1">De l’hyperconnexion</h2> <p>Nous sommes désormais connectés partout, tout le temps. J’appelle cela &quot;l’hyperconnexion&quot; (et elle ne passe pas nécessairement par les écrans).</p> <p>Parfois, je tente de me convaincre que mon addiction personnelle à cette hyperconnexion est surtout liée à mon côté geek, que je ne peux généraliser mon cas. </p> <p>Et puis, quand je roule à vélo, je me rends compte du nombre de piétons qui n’entendent pas ma sonnette, qui ne me voie pas arriver (même de face), qui ne s’écartent pas et qui, lorsqu’ils réalisent ma présence (qui va, dans certains cas, jusqu’à nécessiter une tape sur l’épaule), ont un air complètement abruti, comme si je venais de les extirper d’un univers parallèle.</p> <p>Et puis je vois cette mère, dans une salle d’attente, dont la petite fille de deux ans tente vainement d’attirer l’attention « Regarde maman ! Regarde ! ».</p> <p>Et puis je me souviens de cette autre mère qui avait placé sa gamine sur un parapet avec plusieurs mètres de vide en dessous juste pour faire une jolie photo pour Instagram.</p> <p>Et puis je vois cet homme d’affaires dans un costume chic, à l’air très sérieux, qui sort son téléphone pour aligner quelques fruits virtuels durant les trente secondes que dure l’attente de son café ou les quinze secondes d’un feu rouge à un carrefour.</p> <p>Et puis, à vélo, je tente vainement de croiser le regard de ces automobilistes, les yeux rivés sur leur écran, mettent en danger la vie de leurs propres enfants assis à l’arrière.</p> <p>Il est impossible de juger chaque anecdote. Parce qu’il y a plein de justifications qui sont, dans certains cas, complètement valables. Une mère peut juste être épuisée de donner toute son attention à son enfant toute la journée. Elle a le droit de penser à autre chose. Un piéton peut être absorbé dans une conversation téléphonique importante ou dans ses pensées. </p> <p>L’individu a le droit. Mais le problème me semble global.</p> <p>Dans les témoignages que je recueille, le plus difficile pour ceux qui arrivent à se déconnecter, c’est qu’ils se rendent compte de l’addiction des autres. C’est particulièrement frappant dans les couples.</p> <p>Si les deux sont addicts, aucun ne souffre. Mais que l’un tente de regagner un peu de liberté mentale et il découvre que son conjoint ne l’écoute pas. Est inattentif. Gritty décrit ici la douleur de sa déconnexion en remarquant que son épouse ne l’écoute plus, qu’elle écoute en permanence des messages audios. Il n’avait jamais remarqué le problème avant de se déconnecter lui-même.</p> <ul> <li><a href="gemini://gemini.smallweb.space/gemlog/20241011-dropping-off-the-internet.gmi">The Mind and Dropping Off The Internet (gemini.smallweb.space)</a></li> </ul> <p>Je pense à nos enfants. Nous nous inquiétons de l’impact des écrans sur nos enfants. Mais n’est-ce pas avant tout l’impact de l’hyperconnexion sur les parents qui déteint sur les enfants ?</p> <h2 id="soustitre-2">Négocier avec les machines</h2> <p>Et si cette addiction n’était qu’une adaptation à notre environnement ? Car, comme le décrit très bien Gee, on doit désormais passer notre temps à nous adapter aux machines, à négocier avec leur comportement absurde. </p> <ul> <li><a href="https://grisebouille.net/lhdg20-negocier-avec-une-machine/">LHDG20. Négocier avec une machine (grisebouille.net)</a></li> </ul> <p>Négocier, c’est quand tu veux que la machine fasse quelque chose et qu’elle ne veut pas. Mais il y a pire. Les machines donnent des ordres. Les notifications.</p> <p>Il y a évidemment les notifications sur le smartphone qui nécessitent de tout abandonner pour y obéir. Je viens à l’instant de voir mon plombier, à quatre pattes contre un mur ouvert, les deux mains en train de glisser des tuyaux dans une gaine, se contorsionner pour répondre au téléphone. Une enquête de satisfaction. À laquelle il a répondu posément pendant plusieurs minutes, malgré sa position inconfortable.</p> <p>Outre les smartphones, chaque appareil cherche désormais à imposer son fonctionnement. Mon micro-onde bipe de manière très énervante quand il a fini jusqu’au moment où on ouvre la porte. Si tu profites des deux minutes où ta soupe réchauffe pour aller à la toilette, t’es bon pour te farcir un bip sonore dans toute la maison durant toute la durée. Il faut donc attendre et obéir patiemment. C’est encore plus absurde avec le lave-linge et le sèche-linge. Ce n’est pas comme si c’était urgent ! Mention à mon lave-vaisselle qui, lui, ne bipe pas du tout et se contente de s’ouvrir pour dire qu’il a fini, ce qui est une très bonne idée et prouve qu’il est possible de ne pas emmerder l’utilisateur. Sans doute une erreur qui sera corrigée dans la prochaine version.</p> <p>La palme revient à mes, heureusement anciennes, plaques de cuisson qui ne supportaient pas qu’un objet soit posé dessus. Et qui était d’une telle sensibilité que la moindre tache de graisse ou d’humidité entrainait un bruit continu extrêmement irritant pour dire : « Nettoie-moi, humain ! Tout de suite ! ». Oui, même à trois heures du matin si une mouche s’était posée dessus ou si elle avait soudainement détecté un coin de l’éponge de nettoyage.</p> <p>À noter que la même plaque se désactivait lorsqu’elle détectait une goutte de liquide. Oui, même au milieu d’une cuisson. Et, pendant une cuisson, une tache de graisse ou d’eau, c’est quand même fréquent.</p> <p>— Nettoie-moi, humain !<br> — Finis d’abord de cuire mon repas !<br> — Non, nettoie-moi d’abord.<br> — T’es une taque de cuisson, tu peux survivre à une goutte d’eau sur ta surface.<br> — Nettoie-moi !<br> — Mais tu es bouillante, je ne peux pas te nettoyer, je dois d’abord te laisser refroidir.<br> — C’est ton problème, nettoie-moi !<br> — Alors, arrête au moins de sonner le temps que tu refroidisses.<br> — NETTOIE-MOI HUMAIN !</p> <p>Les outils non intelligents sont désormais un luxe.</p> <ul> <li><a href="/2024-02-12-plaisirs-shopping-moderne.html">Les petits plaisirs du shopping moderne (ploum.net)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-3">L’addiction à la suffisance </h2> <p>Lorsqu’on est ingénieur où qu’on a des compétences techniques, on sait comment fonctionnent ces engins. Lorsque, comme moi, on a travaillé dans l’industrie, on peut même percevoir les dizaines de décisions stupides prises par des petits chefs qui ont mené à ce qui est un désastre d’inefficacité. Négocier pendant 4 minutes avec une machine pour faire ce qui devrait prendre une seconde est absurde, énervant, irritant.</p> <p>Mais chez les personnes pour lesquelles la technologie est une sorte de magie noire, j’observe souvent une satisfaction voire une fierté à arriver à contourner les limitations parfaitement arbitraire.</p> <p>Les gens sont fiers ! Tellement fiers d’arriver à faire un truc absurde et contre-intuitif qu’ils s’en vantent voire se proposent de l’enseigner à d’autres. Ils font des vidéos Youtube pour montrer comment ils activent une option de leur iPhone ou comment ils font un prompt ChatGPT. Ils deviennent addicts à cette fierté, cette satisfaction, cette fausse impression de contrôle de la technologie. </p> <p>Ils plongent dans l’hyperconnexion en regardant de haut les pauvres geeks comme moi « qui ne savent pas s’adapter aux nouvelles technologies », ils obéissent comme des moutons aux sirènes du marketing, aux décisions commerciales qui leur imposent une nouvelle interface propriétaire. Ils s’autoproclament &quot;geeks&quot; parce qu’ils passent leur journée sur Whatsapp et Fruit Ninja.</p> <p>Ils pensent apprendre, ils ne font qu’obéir.</p> <p>Les humains sont addicts à l’obéissance aveugle. Ils aiment se soumettre à un pouvoir totalitaire opaque à la condition d’avoir de brefs moments où on leur donne l’illusion d’avoir eux-mêmes du pouvoir.</p> <p>Et sur une chose, ils ont raison : les pauvres rebelles qui luttent pour une liberté dont personne ne veut sont des inadaptés.</p> <ul> <li><a href="https://www.librairiewb.com/agenda-164307/rencontre-avec-ploum-pour-bikepunk-les-chroniques-du-flash-pvh/">On se retrouve entre inadaptés ce jeudi 14 novembre à Paris pour discuter de tout ça ?</a></li> <li><a href="https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Obey_%26_Conform_2024-07-17.jpg">Photo par Matt Brown</a></li> </ul> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Rencontres littéraires à Paris, à Louvain-la-Neuve et un bout de contribution aux communs https://ploum.net/2024-11-07-rencontres-et-communs.html 2024-11-07T00:00:00Z 2024-11-07T00:00:00Z <h1>Rencontres littéraires à Paris, à Louvain-la-Neuve et un bout de contribution aux communs</h1> <h2 id="soustitre-1">Paris le 14 novembre</h2> <p>Ce jeudi 14 novembre à 19h, je participerai à une rencontre littéraire à Paris, à la librairie Wallonie-Bruxelles. C’est l’occasion de faire dédicacer un exemplaire de Bikepunk à mettre sous le sapin.</p> <ul> <li><a href="https://www.librairiewb.com/agenda-164307/rencontre-avec-ploum-pour-bikepunk-les-chroniques-du-flash-pvh/">Rencontre avec Ploum pour Bikepunk. Les chroniques du flash (PVH) (www.librairiewb.com)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-2">Louvain-la-Neuve le 10 décembre</h2> <p>Pour les Belges, la rencontre littéraire se déroulera le mardi 10 décembre à 19h dans mon fief de Louvain-la-Neuve, à La Page d’Après, une librairie qui sent bon la librairie. Inscrivez-vous dès à présent en leur envoyant un email.</p> <ul> <li><a href="https://www.lapagedapres.be/">La Page d&#x27;Après (www.lapagedapres.be)</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-3">J’irai dédicacer chez vous…</h2> <p>Pour les Bruxellois qui désirent une dédicace avant Noël et qui ne savent pas venir à Louvain-la-Neuve, je vous propose d’aller chercher un exemplaire de Bikepunk à la librairie Chimères et d’y laisser le livre en dépôt avec un petit papier décrivant la dédicace que vous souhaitez. Je dois passer à la librairie fin novembre, je dédicacerai les livres en attente pour que vous puissiez les récupérer plus tard.</p> <ul> <li><a href="https://www.librairie-chimeres.be/">Librairie Chimères (www.librairie-chimeres.be)</a></li> </ul> <p>Bien entendu, la francophonie ne se limite pas à Paris, Bruxelles et Louvain-la-Neuve. Mais je vais là où je suis invité. Ni mon éditeur ni moi ne disposons d’un attaché de presse en France pour nous mettre en relation avec les médias français et de nous placer des séances de dédicaces dans les librairies de l’hexagone.</p> <p>Et c’est là que vous, lecteurices, vous pouvez nous aider !</p> <p>En parlant du livre avec votre libraire et, si intérêt de sa part, en nous mettant en contact pour que nous fixions une date (j’essaie, bien entendu, de combiner les déplacements). Je viendrai avec ma machine à écrire et mon stylo-ploum. Si vous avez des contacts dans des médias indépendants et/ou cyclistes, parlez de nous !</p> <ul> <li><a href="https://re.lire.im/@pvheditions/113333764479371622">Thread Mastodon sur ce que peuvent faire les lecteurs de Bikepunk</a></li> </ul> <p>Merci à vous de poster des photos de vos vélos avec le tag #bikepunk. Ça me fait chaud au cœur à chaque fois ! (merci Vincent Jousse d’avoir lancé la mode !)</p> <ul> <li><a href="https://mastodon.social/tags/bikepunk">#bikepunk sur Mastodon</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-4">De l’importance des communs</h2> <p>Bon, maintenant qu’on a évacué les questions administratives, parlons sérieusement : un aspect important que je n’ai pas encore évoqué à propos de Bikepunk est qu’il est sous licence libre (CC By-SA). Il fait donc, dès à présent, partie des communs. Je dois reconnaître que, malheureusement, cela ne semble pas intéresser les médias.</p> <p>Les communs sont un concept parfois difficile à percevoir, que le capitalisme cherche à invisibiliser et qui est pourtant tellement indispensable. Sans n’être jamais nommés, les communs ne me sont jamais apparus plus clairement que dans le roman « Place d’âmes », de Sara Schneider (qui est, bien entendu, lui aussi sous licence libre).</p> <p>Je ne connais rien à l’histoire du Jura suisse. La question ne m’intéresse pas le moins du monde. C’est par pur copinage avec Sara que je me suis lancé dans son « Place d’âmes », un peu à reculon. Sauf que j’ai été happé, aspiré. La question qui anime le livre n’est celle du Jura qu’en apparence. En réalité, il s’agit de protéger nos communs. De protéger nos rebelles, nos révolutionnaires, nos sorcières qui, iels-mêmes, protègent nos communs.</p> <p>Une uchronie historique poétique et actuelle, indispensable. À travers l’histoire du Jura, c’est la planète Terre toute entière que décrit Sara.</p> <ul> <li><a href="https://erdorin.org/place-dames-de-sara-schneider/">Critique de &quot;Place d’âmes&quot;, de Sara Schneider, par Alias (erdorin.org)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/place-d-ames-papier">Commander « Place d’âmes »</a></li> </ul> <p>D’ailleurs, tant qu’on parle de biens communs, Bruno Leyval commence à mettre ses archives sous licence Art Libre. Parce que l’art est une grammaire, un vocabulaire. En faire un bien commun, c’est donner à chacun le pouvoir de se l’approprier, de le modifier, d’affiner sa perception du monde comme un citoyen acteur et non plus un simple consommateur.</p> <ul> <li><a href="https://libre.brunoleyval.fr/">Libre − Bruno Leyval (libre.brunoleyval.fr)</a></li> </ul> <p>Utilisez, modifiez ces images !</p> <p>Bruno est notamment l’auteur de la couverture de Bikepunk et de l’illustration qui orne ce blog. Elles sont sous licence libre. Vous êtes nombreux à avoir réclamé des t-shirts (on y bosse, promis, ça va prendre un peu de temps).</p> <p>Mais, vous savez quoi ? Vous n’êtes pas obligés de nous attendre. Les images, comme le livre, sont dans les communs.</p> <p>Ils vous appartiennent désormais autant qu’à moi ou à Bruno…</p> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Ils nous mentent https://ploum.net/2024-10-24-ils-nous-mentent.html 2024-10-24T00:00:00Z 2024-10-24T00:00:00Z <h1>Ils nous mentent</h1> <h2 id="soustitre-1">Le mensonge politicien</h2> <p>Lors de ma campagne électorale pour le Parti Pirate en 2012, j’ai été interpellé dans la rue par un citoyen de ma commune qui me demandait ce que j’allais faire pour sauver son emploi.</p> <p>J’ai été étonné par la question et j’ai répondu sincèrement. Rien ! Rien, car, si je suis élu, je serai conseiller communal dans l’opposition d’une commune qui n’a rien à voir avec l’usine. En fait, tout candidat qui vous prétend le contraire vous ment. Car il ne sait rien faire. L’usine n’est pas sur la commune. </p> <p>— Alors, je ne voterai pas pour vous ! Les autres disent qu’ils feront quelque chose.</p> <p>J’avais expliqué que les autres mentaient, mais la personne préférait un mensonge. L’immense majorité des humains préfère un mensonge réconfortant. Moi qui déteste mentir, qui en suis physiquement incapable, je découvrais à plus de trente balais que certains humains pouvaient mentir droit dans les yeux et que tout le monde semblait apprécier cela (je sais, je suis à la fois naïf et pas très rapide).</p> <p>Par essence, les politiciens mentent parce que ça fonctionne. Et aussi parce qu’ils sont confrontés à plein de groupes mouvants et multiples. Contrairement à ce qu’on croit parfois, la société n’est pas binaire et divisée entre d’un côté les ouvriers et de l’autre les cadres, les étrangers et les « de souche », les automobilistes et les cyclistes, etc. Nous sommes tous dans plein de cases à la fois. Nous sommes incompatibles avec nous-mêmes.</p> <p>Alors, le politicien va dire aux cyclistes qu’il va construire plus de pistes cyclables. Puis aux automobilistes qu’il va construire plus de parkings. Les deux propositions sont contradictoires. Personne ne le remarque même si certaines personnes sont dans les deux assemblées (la majorité des cyclistes étant également automobilistes). Le politicien ment. Il le sait. Il ne peut pas faire autrement. C’est ce qu’on attend de lui. </p> <p>De toute façon, une fois élu, il fera ce qu’il faut faire, ce que la machine administrative le pousse à faire en tentant de légèrement l’influencer selon ses propres intérêts du moment. De toute façon, aux prochaines élections, il pourra raconter n’importe quoi. De toute façon, les personnes intéressées par le « fact checking » sont une minorité qui ne vote pas pour lui.</p> <p>Les politiciens mentent, c’est l’essence même de la politique. Celleux qui tentent de ne pas le faire ne tiennent pas assez longtemps pour acquérir un réel pouvoir. C’est impossible. Dénoncer les mensonges d’un politicien, c’est comme dénoncer l’humidité de l’eau.</p> <p>Mais le mensonge des politiciens reste artisanal, humain. Ils tentent de convaincre chaque électeur en lançant cent propositions toutes contradictoires, mais en sachant que l’humain moyen n’entendra que celle qu’il veut entendre.</p> <p>Secrètement, les politiciens envient tous Trump qui n’a même plus besoin de faire des propositions parce qu’une frange de l’électorat croit entendre ce qu’il veut dans le moindre de ses borborygmes.</p> <p>Mais ce n’est rien face au mensonge industriel, ce mensonge gigantesque, énorme. Celui qui est à la base des plus grosses fortunes de notre ère. Le mensonge qu’on a élevé au rang de discipline universitaire en le parant du nom « marketing ».</p> <h2 id="soustitre-2">Le mensonge de l’industrie</h2> <p>Le mensonge est à la base de toute l’industrie moderne. Les marketeux apprennent à mentir, s’encouragent à le faire à travers des séminaires tout en rêvant de devenir les plus gros menteurs de l’histoire moderne : les dirigeants des multinationales du numérique.</p> <p>Contrairement aux pires industries comme le tabac ou le soda sucré, qui vendent de la merde, mais au moins vendent quelque chose, les CEOs de la Silicon Valley ne cherchent pas à créer une entreprise rentable ou un service utile. Ils nous racontent des histoires, ils inventent des mythes, des mensonges. Nous croyons que c’est une technique marketing au service de leur produit.</p> <p>Mais c’est le contraire : le produit n’est qu’un support à leur histoire, à leur fiction. Le produit doit faire le strict minimum pour que leur histoire reste crédible auprès des gens les plus crédules : les médias.</p> <p>Mark Zuckerberg n’est pas un génie de l’informatique ni de la publicité. Il a simplement réussi à faire croire aux publicitaires qu’il avait inventé la technique publicitaire ultime, un « rayon de contrôle des esprits ». Et il a réussi à faire croire que nous devrions tous être des publicitaires pour bénéficier de son invention (même si nous sommes tous convaincus que le rayon de contrôle ne fonctionne pas sur nous, c’est juste pour les autres).</p> <p>Ça fonctionne parce que c’est comme ça que les CEOs de la Silicon Valley voient toute leur vie : comme un support au mythe qu’ils sont en train de créer. Steve Jobs ne cherchait pas à créer l’iPhone. Il était initialement opposé à l’App Store. Mais il a créé un business qui a fait croire qu’il était un visionnaire et s’est transformé en un dieu immortel dont la biographie s’arrache.</p> <p>Bill Gates n’a jamais créé de système d’exploitation. Il a créé un monde dans lequel tout le monde doit payer Bill Gates pour en avoir un. Il n’était pas spécialement un bon codeur, mais il a réussi à convaincre le monde que partager un logiciel sans le payer était une hérésie. Pour ensuite appliquer son idéologie à la vaccination.</p> <p>Elon Musk n’a pas créé Tesla. Mais il en a transformé l’histoire pour devenir, après coup, un fondateur. Il a inventé le concept d’Hyperloop et l’a promu en sachant très bien que ça ne fonctionnerait jamais, mais que croire que ça pourrait fonctionner empêcherait le développement du train traditionnel qui risquait de faire concurrence à l’automobile individuelle.</p> <p>Ces gens sont, par essence, par définition, des mythomanes. Ils ne sont pas bêtes, ils sont même très intelligents, mais, comme le souligne Edward Zitron, ils ne sont pas du tout intellectuels et n’ont pas la moindre morale. Ils lisent tous les mêmes livres. Ils ne vont jamais au fond des choses. Ils sont fiers de prendre des décisions cruciales en trois minutes. Ils ne sont pas intéressés par la subtilité, par le raisonnement. Ce sont des junkies de l’adrénaline et de l’adulation des foules. </p> <ul> <li><a href="https://www.wheresyoured.at/rockstars/">You Can&#x27;t Make Friends With The Rockstars (www.wheresyoured.at)</a></li> </ul> <p>S’ils lisent le résumé d’un livre de science-fiction, ils trouvent les idées géniales alors même que l’auteur cherchait à nous mettre en garde contre elles. </p> <blockquote> Sci-Fi Author: In my book I invented the Torment Nexus as a cautionary Tale<br> <br> Tech Company: At long last, we have created the Torment Nexus from classic sci-fi novel Don’t Create The Torment Nexus<br> <br> – Alex Blechman<br></blockquote> <p>Ils sont intellectuellement médiocres en tout. Sauf dans la capacité cruciale à se donner une image médiatique, une aura.</p> <p>Et cette image médiatique altère la réalité. Nous leur donnons des sous. Nos gouvernements leur donnent les clés de nos démocraties. Les politiciens vendent un rein pour être pris en photo avec eux. Les journalistes sont tout contents d’obtenir des interviews consensuels alors même que ces milliardaires ont besoin des journalistes pour exister ! Mais comme ils contrôlent les organes de presse, que ce soit en les possédant ou en étant leurs plus gros clients, ils s’arrangent pour que tout journaliste un peu trop malin soit vite évincé.</p> <p>Lorsqu’une entreprise se paye des encarts publicitaires dans les médias, ce n’est pas pour faire de la publicité auprès du grand public, même si c’est un effet secondaire intéressant. Le véritable objectif est de rendre le média dépendant de cette manne financière, d’exercer un pouvoir : si ce que vous publiez ne nous plait plus, on coupe les robinets. Il faut voir la fierté naïve du rédacteur en chef d’un média, pourtant financé en grande partie par l’argent public, lorsqu’il signe un contrat publicitaire avec Google ou Microsoft. </p> <p>Toutes les rédactions saisissent intuitivement ce rapport de force et exercent, parfois inconsciemment, un contrôle sur les journalistes un peu trop indépendants. Qui sont de toute façon trop mal payés pour avoir le temps d’enquêter ou de réfléchir sérieusement et se contentent de relayer, parfois sans même les relire ou les modifier, les « communiqués de presse ». (pour ceux qui l’ignorent, un communiqué de presse est en fait un article pré-écrit que le journaliste peut copier/coller pour atteindre son quota d’articles publiés dans la journée sans trop se fouler)</p> <p>Toute la communication autour d’OpenAI, le fournisseur de ChatGPT, n’est qu’un gigantesque mensonge. Même les investisseurs qui mettent des millions n’obtiennent, en réalité, pas de parts dans l’entreprise, mais « une promesse d’intéressement aux bénéfices futurs ». Or toute personne qui a le niveau mathématique de l’école primaire comprend très vite qu’il est littéralement impossible pour OpenAI de faire un jour des bénéfices. Pire : pour survivre, la société va devoir trouver plus d’investisseurs qu’aucune autre société avant elle dans l’histoire du capitalisme. Et cela, chaque année ! « On dépense tellement d’argent qu’on va bien finir par en gagner et si vous nous donnez votre argent, vous aurez une part lorsque ça arrivera ». Le business OpenAI est la définition d’une pyramide de Ponzi sauf que c’est légal, car écrit noir sur blanc dans le contrat.</p> <ul> <li><a href="https://www.wheresyoured.at/subprimeai/">The Subprime AI Crisis (www.wheresyoured.at)</a></li> </ul> <p>La valeur de la société Nvidia, qui fournit le matériel permettant de faire tourner ChatGPT, approche des 15% du produit intérieur brut des États-Unis. Aucune personne sensée ne peut défendre le fait que quelques puces électroniques représentent presque un sixième de la valeur du travail des États-Unis tout entier. Le fait que Nvidia soit désormais un « investisseur » dans OpenAI démontre qu’ils savent parfaitement qu’il s’agit d’une bulle et qu’ils choisissent de l’autoalimenter. Il est évident que Nvidia et OpenAI nous mentent, en s’étonnant eux-mêmes que ça continue à fonctionner.</p> <p>À ce niveau, j’ai envie de dire que les crétins qui continuent à y croire méritent vraiment ce qui va leur arriver. Et ceux qui, sur LinkedIn, s’émerveillent encore sur l’impact que ChatGPT pourrait avoir sur leur business méritent amplement de porter une pancarte avec écrit « Je suis littéralement le dernier des crétins ».</p> <p>Mais même leurs plus farouches opposants aux milliardaires les prennent au mot et tentent de les affronter dans leurs propres mythologies. Facebook contrôle nos esprits, c’est mal ! ChatGPT va détruire l’emploi, c’est mal ! Bill Gates va mettre des puces 5G dans les vaccins qu’il nous vend ! Ces peurs, fictives, ne font que renforcer la fiction que racontent ceux qui s’imaginent en supervilains à la James Bond et qui sont incroyablement flattés de voir que même leurs ennemis les croient bien plus puissants qu’ils ne le sont en réalité.</p> <p>Pourtant, comme n’importe quelle superstition, comme n’importe quel gourou sectaire, il suffirait d’une simple chose pour détruire ces mensonges. Il nous suffirait d’arrêter de les croire.</p> <p>Il suffirait de leur dire « N’importe quoi ! » en rigolant et en haussant les épaules.</p> <p>Il suffirait d’arrêter de penser que les publicités Facebook/Instagram fonctionnent, d’arrêter de donner du crédit aux métriques qu’ils inventent (les &quot;vues&quot; et les likes&quot;) pour que Méta s’effondre (ces métriques ont été amplement démontrées comme complètement fictives). Il suffirait d’arrêter de croire que les résultats de Google sont pertinents pour qu’Alphabet s’effondre (ils ne le sont plus depuis longtemps). Il suffirait de réaliser les défauts de Tesla et des dangers d’une voiture individuelle connectée pour que la fortune d’Elon Musk fonde comme neige au soleil (fortune qui est basée sur la fiction selon laquelle Tesla vendra plus de voitures que tous les autres constructeurs automobiles chaque année durant toutes les prochaines décennies). Il suffirait de s’arrêter pour réfléchir trente secondes pour réaliser que ChatGPT n’est pas le début d’une révolution, mais la fin d’une bulle.</p> <ul> <li><a href="/2024-04-04-la-bulle-ai.html">Une bulle d’intelligence artificielle et de stupidité naturelle (ploum.net)</a></li> </ul> <p>Mais s’arrêter pour réfléchir trente secondes entre deux notifications est devenu un luxe. Un luxe inimaginable, une difficulté inouïe. </p> <p>Plutôt que de réfléchir à ce que nous voyons, nous préférons cliquer sur le bouton « J’aime » et passer à autre chose. Le mensonge est plus confortable. </p> <p>Chaque fois que nous sortons notre téléphone, nous ne demandons qu’une chose…</p> <p>Qu’ils nous mentent.</p> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net 20 years of Linux on the Desktop (part 1) https://ploum.net/2024-10-20-20years-linux-desktop-part1.html 2024-10-20T00:00:00Z 2024-10-20T00:00:00Z <h1>20 years of Linux on the Desktop (part 1)</h1> <p>Twenty years ago, I had an epiphany: Linux was ready for the desktop.</p> <p>(*audience laughs*)</p> <p>I had been one of those teenagers invited everywhere to &quot;fix&quot; the computer. Neighbours, friends, family. Yes, that kind of nerdy teenager. You probably know what I mean. But I was tired of installing cracked antivirus and cleaning infested Microsoft Windows computers, their RAM full of malware, their CPU slowing to a crawl, with their little power LED begging me to alleviate their suffering.</p> <p>Tired of being an unpaid Microsoft support technician, I offered people to install Linux on their computer, with my full support, or to never talk with me about their computer any more.</p> <p>To my surprise, some accepted the Linux offer.</p> <p>I started to always have two CD-ROMs with me: the latest Knoppix and Debian Woody. I would first launch Knoppix, the first Live CD Linux, make a demonstration to my future victims and, more importantly, save the autogenerated XFree86 config file. I would then install Debian. When X would fail to start after installation, which was a given, I would copy the X config file from Knoppix, install GNOME 2 and OpenOffice from the testing repository and start working on what needed to be done. Like installing and launching ESD by default to allow multiple sounds. Configuring the network which was, most of the time, a USB ADSL modem requiring some proprietary firmware that I would have downloaded beforehand.</p> <p>I would also create some shell scripts for common operations: connect to Internet, mount the USB camera, etc. I put those scripts on the GNOME desktop so people could simply click to launch them. In some cases, I would make a quick Zenity interface.</p> <p>It was a lot of work upfront but, after that, it worked. People were using their computer for months or years without messing or breaking anything. Most of my complains were about running some windows software (like those on CD-ROM founds in cereal boxes).</p> <p>With GNOME 2.0, I felt that Linux was ready for the desktop. It was just really hard to install. And that could be fixed.</p> <h2 id="soustitre-1">The Perfect Desktop</h2> <p>I had my own public wiki (called the FriWiki) with a few regular contributors. On it, I wrote a long text called: &quot;Debian+GNOME=The Perfect Desktop?&quot;. It explained my observations and all the problems that needed to be fixed.</p> <p>As I wanted to improve the situation, I described how the installation should autodetect everything, like Knoppix did. I also suggested to have a LiveCD and an Installation CD that would be totally mirroring each other so you could test then install. In a perfect world, you could install directly from the LiveCD but I didn’t know if it was technically possible. That installation should also offer standard partitions schemes, autodetect and preserve the Windows partition so people would not be afraid of messing their system.</p> <p>Installation was not everything. I suggested that the user created during installation should automatically have root rights. I had learned that two passwords were really too high of a bar for most if not for all people. I don’t remember anyone understanding the &quot;root&quot; concept. Systems with multiple users were too complex to teach so I ended in every case with a single whole family account. The fact that this single account was prevented from doing some stuff on the computer was baffling. Especially for trivial things such as mounting a CD-ROM or a USB key.</p> <p>Speaking of root: installing software could be really more friendly. I imagined a synaptic-like interface which would only display main applications (not all packages) with screenshots, descriptions and reviews. I did some mockups and noted that the hardest parts would probably be the selection and the translation. I’ve lost those mockups but, in my souvenirs, they were incredibly close of what app stores would become years later.</p> <p>I, of course, insisted on installing ESD by default to multiplex sound, to include all the multimedia codecs, lbdvdcss and all possible firmware (called &quot;drivers&quot; at the time) in case hardware is added later. </p> <p>I had pages and pages of detailed analysis of every single aspect I wanted to be improved to make Linux ready for the desktop.</p> <p>With 2.0, GNOME switched to a bi-yearly release. Every six months, a new GNOME desktop would be released, no matter what. I thought it would be a nice idea to have the underlying OS released just after, to be kept in sync. But every six months was probably a bit too much work and people I knew would not upgrade as often anyway. So I advocated for a yearly release where the version number would be the full year. This would greatly help people to understand what version they were running. Like in &quot;I’m running Linux Desktop 2003&quot;.</p> <h2 id="soustitre-2">UserLinux</h2> <p>When you have a good idea, it’s probably because this idea is already in the zeitgeist of the time. I don’t believe in &quot;ownership&quot; or even &quot;stealing&quot; when it’s about ideas. Bruce Perens himself was thinking about the subject. He decided to launch UserLinux, an initiative that had the goal of doing exactly what I had in mind. </p> <p>I immediately joined the project and started to be a very vocal member, always referring to my &quot;Perfect Desktop&quot; essay. I wanted UserLinux to succeed. If Bruce Perens was behind it, it could not not succeed, right?</p> <figure> <a href="/files/userlinux.jpg"><img alt="A mockup of the UserLinux desktop (GNOME 2.0 with a custom theme)" src="/files/userlinux.jpg" width="450" class="center"></a> <figcaption>A mockup of the UserLinux desktop (GNOME 2.0 with a custom theme)</figcaption> </figure> <p>Unfortunately, most of UserLinux people were, like me, talking a lot but not doing much. The only active member was an artist who designed a logo and started to create multiple GNOME themes. It was great. And lots of discussions about how to make the theme even better ensued.</p> <p>This is how I learned about &quot;bike shedding&quot;.</p> <p>UserLinux was the ultimate bikeshedded project. To my knowledge, no code was ever written. In fact, it was not even clear what code should be written at all. After launching the initial idea, Bruce Perens was mostly discussing with us, everybody waiting for someone to &quot;do something&quot;.</p> <h2 id="soustitre-3">No-name-yet</h2> <p>At the start of 2004, I was contacted by Sébastien Bacher, a Debian developer who told me that he had read my &quot;Perfect Desktop&quot; essay months ago and forwarded it to someone who had very similar ideas. And lots of money. So much money that they were already secretly working on it and, now that it was starting to take shape, they were interested in my feedback about the very alpha version.</p> <p>I, of course, agreed and was excited. This is how I joined a mysterious project called &quot;no-name-yet&quot; with a nonameyet.com website and an IRC channel. While discussing about the project and learning it in great depth, my greatest fear was that it would become a fork of Debian. I felt strongly that one should not fork Debian lightly. Instead, it should be more a few packages and metapackages that would sit on top of Debian. Multiple people in the team assured me that the goal was to cooperate with Debian, not to fork it. </p> <p>At one point, I strongly argued with someone on IRC whose nick was &quot;sabdfl&quot;. Someone else asked me in private if I knew who it was. I didn’t.</p> <p>That’s how I learned that the project was funded by Mark Shuttleworth himself.</p> <p>Dreaming of being an astronaut, I was a huge fan of Mark Shuttleworth. The guy was an astronaut but was also a free software supporter. I knew him from the days when he tried to offer bounties to improve free software like Thunderbird. Without much success. But I was surprised to learn that Mark had also been a Debian developer.</p> <p>This guy was my hero (and still kinda is). He represented all of my dreams: an astronaut, a debian developer and a billionaire (in my order of importance). Years later, I would meet him once in the hall of an Ubuntu Summit. He was typing on his laptop, looked at me and I could not say anything other than &quot;Hello&quot;. And that was it. But I’m proud to say that his hackergothi on planet.ubuntu.com is still the one I designed for him as a way to celebrate his space flight.</p> <figure> <a href="/files/sabdfl.png"><img alt="sabdfl’s hackergotchi, designed by yours, truly" src="/files/sabdfl.png" width="450" class="center"></a> <figcaption>sabdfl’s hackergotchi, designed by yours, truly</figcaption> </figure> <p>During the spring or early summer of 2004, I received a link to the very first alpha version of no-name-yet. Which, suddenly, had a real name. And I liked it: Ubuntu. I installed Ubuntu on a partition to test. Quickly, I found myself using it daily, forgetting about my Debian partition. It was brown. Very brown at first. A bit later, it even got naked people on the login screen (and I defended sabdfl for this controversial decision). Instead of studying for my exams, I started to do lengthy reports about what could be improved, about bugs I found, etc.</p> <figure> <a href="/files/old/login.png"><img alt="The first Ubuntu login picture with three half-naked people looking toward the sky. Some alpha versions were with even fewer clothes." src="/files/old/login.png" width="450" class="center"></a> <figcaption>The first Ubuntu login picture with three half-naked people looking toward the sky. Some alpha versions were with even fewer clothes.</figcaption> </figure> <p>This makes me one of the very few people on earth who started to use Ubuntu with 4.04 (it was not named like that, of course).</p> <p>Wanting to promote Ubuntu and inspired by Tristan Nitot, I decided to start a blog.</p> <p>A blog which, coincidentally, was started the very same day the first public Ubuntu was released, exactly twenty years ago. </p> <p>A blog you are reading right now.</p> <p>And this was just the beginning…</p> <p>(to be continued)</p> <blockquote> Subscribe by email or by rss to get the next episodes of &quot;20 years of Linux on the Desktop&quot;.<br> <br> I’m currently turning this story into a book. I’m looking for an agent or a publisher interested to work with me on this book and on an English translation of &quot;Bikepunk&quot;, my new post-apocalyptic-cyclist typewritten novel. <br></blockquote> <div class="signature"><p>As a writer and an engineer, I like to explore how technology impacts society. You can subscribe <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">by email</a> or <a href="/atom_en.xml">by rss</a>. I value privacy and never share your adress.</p> <p>I write <a href="https://pvh-editions.com/ploum">science-fiction novels in French</a>. For <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, my new post-apocalyptic-cyclist book, my publisher is looking for contacts in other countries to distribute it in languages other than French. If you can help, <a href="about.html">contact me</a>!</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Bikepunk, les chroniques du flash https://ploum.net/2024-10-15-bikepunk.html 2024-10-15T00:00:00Z 2024-10-15T00:00:00Z <h1>Bikepunk, les chroniques du flash</h1> <blockquote> Vingt ans après le flash, la catastrophe qui a décimé l’humanité, la jeune Gaïa n’a qu’une seule solution pour fuir l’étouffante communauté dans laquelle elle a grandi : enfourcher son vélo et pédaler en compagnie de Thy, un vieil ermite cycliste.<br> <br> Pour survivre dans ce monde dévasté où toute forme d’électricité est impossible, où les cyclistes sont pourchassés, où les jeunes femmes fécondes sont très recherchées, Gaïa et Thy ne pourront compter que sur leur maîtrise du guidon.<br></blockquote> <p>Mon nouveau roman « Bikepunk, les chroniques du flash » est désormais disponible dans toutes les librairies de France, de Belgique ou de Suisse. Ou, en ligne, sur le site de l’éditeur.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/bikepunk">Commander Bikepunk en ligne.</a></li> </ul> <p>J’ai tant d’anecdotes à raconter sur ce projet très personnel, entièrement tapé sur une machine à écrire mécanique et né de ma passion pour l’exploration cycliste. J’ai tant à vous dire sur ma relation avec Gaïa et Thy, sur les chroniques du flash qui jalonnent l’histoire comme des billets de blog issus d’un futur d’où l’électricité, l’essence et Internet ont soudainemnet disparu.</p> <p>Fable écolo-cycliste ou thriller d’action ? Réflexion philosophique ou Mad Max à vélo ?</p> <p>Je vous laisse choisir, je vous laisse découvrir.</p> <p>Mais je dois vous prévenir :</p> <p>Vous risquez de ne plus jamais oser entrer dans une voiture électrique…</p> <p>Bienvenue dans l’univers Bikepunk !</p> <figure> <a href="/files/bikepunk_cover_by_nitot.jpg"><img alt="Couverture du livre Bikepunk : une cycliste en papier recyclé dévale une pente dans une ville dévastée entièrement argentée." src="/files/bikepunk_cover_by_nitot.jpg" width="450" class="center"></a> <figcaption>Couverture du livre Bikepunk : une cycliste en papier recyclé dévale une pente dans une ville dévastée entièrement argentée.</figcaption> </figure> <ul> <li><a href="https://www.alivrouvert.fr/rencontres/2024/1018-ploum/">On se retrouve à Paris vendredi soir pour fêter cela ?</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/ploum">Retrouvez tous mes livres sur la Ploumerie</a></li> </ul> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Seuls les fous en tentent l’ascension https://ploum.net/2024-10-11-seuls-les-fous.html 2024-10-11T00:00:00Z 2024-10-11T00:00:00Z <h1>Seuls les fous en tentent l’ascension</h1> <p>Je vous ai déjà parlé de Bruno Leyval, l’artiste qui a réalisé la couverture et l’illustration de Bikepunk ? Mais si, souvenez-vous. J’avais même mis en texte une des ces photos.</p> <ul> <li><a href="/2023-10-12-territoires-perdus.html">Les territoires perdus (ploum.net)</a></li> </ul> <p>J’adore travailler avec Bruno. C’est un grand professionnel qui incarne néanmoins l’archétype de l’artiste fou. Pour le découvrir, je vous conseille cette formidable interview.</p> <ul> <li><a href="https://www.lecoindesdesperados.com/blog/bruno-leyval-interview-zoe-hababou">Bruno Leyval : Interview d&#x27;un Artiste-Guerrier de la Voie de l&#x27;Encre (www.lecoindesdesperados.com)</a></li> </ul> <p>L’artiste est un fou. De cette folie révolutionnaire, nécessaire, indispensable dont Érasme chantait déjà les louanges. Mais la démence dangereuse, elle, est générée par la gloire. Une gloire que Bruno a connue et qu’il a fuie avec un discernement fascinant : </p> <blockquote> J’ai connu les effets de la reconnaissance artistique et je peux te dire qu’il faut être solide dans sa tête pour ne pas basculer dans la folie. Tu te retrouves plongé dans un monde parallèle où tout le monde te lèche le cul et le pire, c’est que c’est agréable !<br></blockquote> <p>C’est le paradoxe de l’artiste : soit il n’est pas reconnu et son message s’éteint, sans grande portée. Soit il devient célèbre et son message se transforme en une infâme mixture à vocation commerciale. Le message est totalement corrompu lorsqu’il atteint le public (qui, de par son adoration idolâtre, est en grande partie responsable de cette corruption).</p> <p>Les pires victimes de cette démence sont sûrement celles qui la connaissent sans avoir la moindre once de folie artistique. Qui sont corrompues dès le départ, car elles n’ont même pas d’autre message que la quête de gloire. Les politiciens.</p> <p>La gangrène de l’humanité est peut-être cette glorification inéluctable de celleux qui sont dans une quête compulsive de gloire, cette mise au pouvoir de ces obsédés de la puissance. Face à cette maladie, l’art et la folie me semblent être les seules manières mener une lutte raisonnable.</p> <p>J’adore Bruno parce que nous sommes complètement différents. Il est chaman, spirituel, mystique, travailleur de ses mains. Je suis un ingénieur hyper rationnel scientifique greffé à un clavier. Chacun empêche l’autre de dormir avec ses ronflements, au propre comme au figuré.</p> <p>Et pourtant, si l’on enlève les déguisements (les peintures corporelles et la tête de bison pour lui, la blouse blanche et l’éprouvette de laboratoire pour moi), on découvre des pensées incroyablement similaires. Nous sommes, tous les deux en train de gravir la même montagne, mais par des chemins opposés.</p> <p>À lire Bruno, à avoir la chance de partager des moments avec lui, je pense que cette montagne s’appelle la sagesse.</p> <p>C’est une montagne dont nul n’a jamais atteint le sommet. Une montagne dont aucun alpiniste n’est jamais revenu vivant.</p> <p>Seuls les fous en tentent l’ascension.</p> <p>Seuls les fous, en ce monde, sont en quête de sagesse.</p> <p>C’est d’ailleurs pour cela qu’on les appelle des fous.</p> <p>En ouvrant le livre Bikepunk, une fois la couverture passée, avant même les premiers tours de roue, avant même la première lettre imprimée, une image, une sensation mystique vous assaillira peut-être comme elle m’assaille moi-même à chaque fois. La folie spirituelle de Bruno qui me renvoie le reflet de ma propre folie mécanico-scientiste. </p> <p>Vous êtes sur le point d’entrer, de partager notre folie. </p> <p>Ça y est, vous êtes fous.</p> <p>Bienvenue sur notre montagne !</p> <ul><li>Illustration : « La montagne sacrée », Bruno Leyval, Creative Commons By-NC-ND 4.0</li> </ul> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Vélo et machine à écrire, petite eulogie de la satiété https://ploum.net/2024-10-08-eulogie-satiete.html 2024-10-08T00:00:00Z 2024-10-08T00:00:00Z <h1>Vélo et machine à écrire, petite eulogie de la satiété</h1> <p>Et si nous avions assez ?</p> <p>Un des premiers lecteurs de Bikepunk à l’impression de retrouver le personnage de Thy dans Grant Petersen, un fabricant de vélos inusables et anti-compétitifs.</p> <ul> <li><a href="https://www.newyorker.com/magazine/2024/09/23/the-art-of-taking-it-slow">The Art of Taking It Slow (www.newyorker.com)</a></li> </ul> <p>Ça me touche et me rassure quant au message que je tente de porter dans le livre. Grant Petersen pourrait parfaitement arborer l’adage que je mets en conclusion de Bikepunk : « Je ne crains pas la fin du monde, j’ai un vélo ».</p> <p>Le blog de Grant Petersen est passionnant. Dans le dernier billet, on y trouve notamment la photo d’un journal contenant une interview avec José Mujica, l’ancien président de l’Uruguay (celui qui vivait dans sa petite maison et allait accomplir son travail de président à pieds).</p> <ul> <li><a href="https://www.rivbike.com/blogs/grant-petersens-blog/augus-blahg">August SEPT COMBOBLAHG (www.rivbike.com)</a></li> </ul> <p>Une phrase m’a frappé : </p> <blockquote> Prenez l’Uruguay. L’Uruguay compte 3,5 millions d’habitants. Mais importe 27 millions de paires de chaussures. Nous produisons de la merde (garbage) et souffrons au travail. Pour quoi ? <br></blockquote> <p>C’est quelque chose que j’essayais déjà d’articuler dans mon TEDx en 2015, qui est très populaire sur Youtube (mais je n’en tire aucun bénéfice et je vous mets le lien Peertube).</p> <ul> <li><a href="https://indymotion.fr/w/1AT2btrjULGAXcasf5d9oK">Changer le monde sans travailler _ Lionel &#x27;Ploum&#x27; Dricot _ TEDxLiège (indymotion.fr)</a></li> </ul> <p>La production, c’est littéralement transformer notre environnement en déchets (l’étape de consommation intermédiaire étant très limitée). Toutes nos usines, tous nos centres commerciaux, tous nos experts en marketing ne font qu’une chose : tenter de convertir notre planète en déchet le plus rapidement possible. </p> <p>À partir de quand considérerons-nous que nous avons assez ?</p> <p>Le côté &quot;anti-déchet/conçu pour durer&quot; est l’un des aspects qui me passionnent avec les machines à écrire. Elles ne sont plus produites, mais sont tellement résistantes que toutes celles qui ont été produites sont aujourd’hui suffisantes pour alimenter un marché restreint (mais existant).</p> <p>En fait, les machines à écrire ont été tellement produites pour durer que, durant la Seconde Guerre mondiale, les fabricants de machines les rachetaient aux particuliers afin de fournir l’armée qui en avait un gigantesque besoin.</p> <ul> <li><a href="https://pncnmnp.github.io/blogs/typewriter-uncle-sam.html">We’ll buy back your Typewriter ... for Uncle Sam! (pncnmnp.github.io)</a></li> </ul> <p>Je trouve un point commun fascinant entre les réflexions de Grant Petersen sur le vélo, José Mujica sur la politique, Paul Watson sur la faune marine, Richard Stallman sur le logiciel, Richard Polt sur les machines à écrire et même Bruno Leyval sur l’art graphique. Tous, outre le fait que ce sont des hommes blancs barbus, ont refusé le principe même de croissance. Chacun, à son niveau, tente de poser la question : « Et si nous avions assez ? »</p> <p>Ils sont perçus comme extrémistes. Mais n’est-ce pas la quête infinie de gloire et de richesse qui est un extrême morbide ?</p> <p>Dans un idéal poétique, je me rends compte que je n’ai besoin de rien d’autre qu’un vélo, une machine à écrire et une bonne bibliothèque. Marrant, ça me fait justement penser à un roman sur le sujet qui sort le 15 octobre. Je vous en ai déjà parlé ? Vous l’avez déjà précommandé ?</p> <ul> <li><a href="https://www.placedeslibraires.fr/livre/9782889790098-bikepunk-ploum-david-revoy-bruno-leyval/">Commander Bikepunk dans votre librairie (France)</a></li> <li><a href="https://www.librel.be/livre/9782889790098-bikepunk-ploum-david-revoy-bruno-leyval/">Commander Bikepunk dans votre librairie (Belgique)</a></li> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/bikepunk">Commander Bikepunk si vous n’avez aucune librairie à proximité</a></li> </ul> <h2 id="soustitre-1">Addendum sur les précommandes de livre</h2> <p>La raison pour laquelle ces précommandes sont importantes est que, contrairement à certains mastodontes de l’édition, mon éditeur PVH ne peut se permettre de financer des piles de 30 livres dans chaque librairie pour forcer les libraires à tenter de les vendre, quitte à en envoyer la moitié au pilon par après (ce qui va arriver à la moitié de l’immense pile de best-sellers dans l’entrée de votre librairie). Pour la plupart des livres moins connus, le libraire ne l’aura donc pas de stock ou en prendra un seul. Ce qui fait qu’un livre peu connu reste toujours peu connu.</p> <p>Si, par contre, un libraire reçoit deux ou trois précommandes pour un livre pas encore sorti, sa curiosité est titillée. Il va potentiellement en commander plus au distributeur. Il va sans doute le lire et, parfois, le mettre en avant (honneur suprême que mon recueil de nouvelles « Stagiaire au spatioport Omega 3000 » a eu la chance de connaître à la chouette librairie/salon de thé Maruani à Paris).</p> <p>Quelques libraires commandant un titre particulier, ça attire l’attention du distributeur et du diffuseur. Qui se disent que le livre a du potentiel et en parle avec les autres libraires. Qui le lisent et, parfois, le mettent en avant. La boucle est bouclée…</p> <p>C’est bien sûr moins efficace que d’imprimer 100.000 exemplaires d’un coup, de les vendre dans les supermarchés et de mettre des affiches partout dans le métro avec des phrases grandiloquentes sorties de nulle part : « Le dernier livre événement de Ploum, le nouveau maître du thriller cycliste ». </p> <p>On est d’accord que les publicités dans le métro, c’est moche. De toute façon, des histoires de machine à écrire et de vélo, ça n’intéresse probablement pas 100.000 personnes (quoique mon éditeur ne serait pas contre…).</p> <p>Mais je pense que ça pourrait vraiment toucher celleux qui aiment flâner dans les libraires, leur vélo adossé à la devanture, et qui pourraient avoir l’œil attiré par une couverture brillante, flashy, sur laquelle se découpe une cycliste chaleureuse en papier recyclé…</p> <p>Celleux qui aiment se poser avec un livre et qui se demandent parfois : « Et si nous avions assez ? »</p> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div> Ploumhttps://ploum.net Invitation à la sortie du roman Bikepunk et aux 20 ans de Ploum.net https://ploum.net/2024-10-03-invitation-rencontre-20ans.html 2024-10-03T00:00:00Z 2024-10-03T00:00:00Z <h1>Invitation à la sortie du roman Bikepunk et aux 20 ans de Ploum.net</h1> <p>Pour fêter la sortie de son nouveau roman « Bikepunk, les chroniques du flash » le 15 octobre et fêter les 20 ans du blog Ploum.net le 20 octobre, Ploum a le plaisir de convier :</p> <p>.........................(ajoute ici ton nom, ami·e lecteurice)</p> <p>pour une séance de dédicaces, une rencontre et un verre de l’amitié dans deux différents cadres.</p> <h2 id="soustitre-1">Bruxelles, le 12 octobre</h2> <p>Le 12 octobre à partir de 16h à la toute nouvelle librairie Chimères, à Bruxelles.</p> <ul> <li><a href="https://www.librairie-chimeres.be/events/dedicace-ploum-bikepunk/">Dédicace Ploum - Bikepunk (www.librairie-chimeres.be)</a></li> </ul> <p>404 avenue de la Couronne<br> 1050 Ixelles<br> (l’adresse risque d’être introuvable pour les informaticiens)</p> <h2 id="soustitre-2">Paris, le 18 octobre</h2> <p>Le 18 octobre à 17h30 à la librairie À Livr’Ouvert, à Paris</p> <ul> <li><a href="https://www.alivrouvert.fr/rencontres/2024/1018-ploum/">Vendredi 18 octobre - Rencontre fantastique avec Ploum (www.alivrouvert.fr)</a></li> </ul> <p>171b Boulevard Voltaire<br> 75011 Paris</p> <p>Dans les deux cas, l’entrée est libre, famille, amis et accompagnants sont les bienvenus.</p> <p>Tenue cycliste souhaitée.</p> <h2 id="soustitre-3">Ailleurs en francophonie</h2> <p>La francophonie ne se limite pas à Bruxelles ni Paris. Si vous êtes libraires ou si vous connaissez de chouettes librairies indépendantes, commandez-y dès à présent Bikepunk (ISBN : 978-2-88979-009-8) et n’hésitez pas à nous mettre en relation pour organiser une séance de dédicaces. Voire, pourquoi pas, organiser une séance de dédicaces dans un magasin de cycles ?</p> <p>Si vous n’avez pas de librairie à disposition, commandez directement sur le site de l’éditeur.</p> <ul> <li><a href="https://pvh-editions.com/product/bikepunk">Bikepunk (pvh-editions.com)</a></li> </ul> <p>Au plaisir de se rencontrer, en chaîne et en pédales,</p> <p>Bikepunkement vôtre…</p> <div class="signature"><p>Je suis <a href="https://fr.wikipedia.org/wiki/Ploum">Ploum</a> et je viens de publier <a href="https://bikepunk.fr">Bikepunk</a>, une fable écolo-cycliste entièrement tapée sur une machine à écrire mécanique. Pour me soutenir, <a href="https://pvh-editions.com/ploum">achetez mes livres</a> (si possible chez votre libraire) !</p> <p>Recevez directement par mail <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/fr.listes.ploum.net/">mes écrits en français</a> et <a href="https://listes.ploum.net/mailman3/lists/en.listes.ploum.net/">en anglais</a>. Votre adresse ne sera jamais partagée. Vous pouvez également utiliser <a href="/atom_fr.xml">mon flux RSS francophone</a> ou <a href="/atom.xml">le flux RSS complet</a>.</p> </div>